Donald Trump continue de monopoliser l'attention des médias américains. L'émission Good Morning American d'ABC a diffusé ce matin une longue entrevue au cours de laquelle le promoteur de 64 ans a promis de publier ses déclarations d'impôts si Barack Obama accepte de rendre public son certificat de naissance (ce qu'il a déjà fait).

L'émission Today de NBC y est également allée avec son entrevue avec The Donald, le prenant en défaut sur la question de l'avortement (le milliardaire de New York a donné une réponse à la Sarah Palin sur le concept du respect de la vie privée, qui sous-tend l'arrêt de la Cour suprême Roe contre Wade légalisant l'avortement).

Et les chroniqueurs des grands journaux rivalisent d'imagination pour trouver quelque chose à ajouter au cirque médiatique de l'heure aux États-Unis. Le très sérieux David Brooks nous rappelle notamment dans cette chronique publiée dans le New York Times que Trump n'a pas toujours trouvé Barack Obama si inepte. Il fait notamment allusion à un passage de Think Like a Champion, un livre que Trump a fait paraître en 2009 :

Dans ce livre, il salue les réalisations «stupéfiantes» et «phénoménales» d'Obama. «Barack Obama a prouvé que la détermination et l'intelligence peuvent faire bouger les choses - et d'une façon exceptionnelle.»

Il ne fait pas de doute que les écrits passés de Donald Trump ne l'aideraient pas s'il briguait l'investiture républicaine pour l'élection présidentielle de 2012. Dans ce billet, par exemple, le site progressiste Think Progress cite un passage d'un best-seller publié en 1989, The Art of the Deal, dans lequel Trump range Ronald Reagan, l'idole républicaine par excellence, parmi les leaders qui ont réussi à «tromper les gens» :

Ronald Reagan est un autre exemple. Il est un performer si accompli et efficace qu'il a réussi à se gagner les faveurs du peuple américain. Le hic, c'est que, sept années plus tard, les gens commencent à se demander s'il y a quelque chose derrière ce sourire.

Les lectures de Donald Trump pourraient également surprendre certains Américains. Dans une chronique publiée aujourd'hui dans le Washington Post, Richard Cohen rappelle qu'Ivana Trump, la première des trois femmes du Donald, avait accusé ce dernier d'avoir comme livre de chevet un recueil des discours d'Adolf Hitler.

Cohen ne mentionne pas cette allégation pour accuser Trump d'antisémitisme (sa fille s'est convertie au judaïsme). À ses yeux, il ne s'agit que d'une information de plus illustrant l'absurdité du personnage et de sa candidature éventuelle à la Maison-Blanche (selon un avocat cité dans l'article de Cohen, Trump est un adepte de la théorie du big-lie - plus tu répètes un mensonge éhonté, plus les gens finissent par le croire...).