Le chef de la minorité républicaine du Sénat, Mitch McConnell, a mis en garde les parlementaires de son parti contre la tentation d'empêcher le relèvement du plafond de la dette. Selon lui, une telle approche pourrait contribuer à la réélection de Barack Obama, comme il l'a expliqué hier lors d'une interview radiophonique :

«Le président pourrait faire valoir que les républicains ont aggravé la situation économique et tenter de convaincre le public, non sans raison, si les gens commencent à ne pas recevoir leurs chèques de retraite et que les familles de militaires reçoivent des lettres disant que leurs combattants ne sont pas payés. C'est un argument qui pourrait être gagnant. Et, tout à coup, nous (républicains) devrions assumer une part de responsabilité dans la mauvaise économie. C'est une très mauvaise position de départ pour une élection.»

Le sénateur McConnell a fait ce commentaire pour défendre sa solution de rechange pour éviter un défaut de paiement, solution qui consiste à adopter une mesure au Congrès déléguant au président le pouvoir de relever le plafond de la dette. Certains démocrates se sont dits favorables à ce plan qui mettrait les États-Unis à l'abri de la catastrophe économique qu'ils prédisent en cas de non relèvement du plafond de la dette d'ici le 2 août.

Mais, comme l'explique le Washington Post dans cet article, la proposition du sénateur républicain est opposée par plusieurs conservateurs proches du Tea Party, dont le numéro deux des républicains à la Chambre des représentants, Eric Cantor, dont l'influence est en train de surpasser celle du président de la Chambre, John Boehner. C'est avec lui que Barack Obama a eu un échange tendu hier à la Maison-Blanche.

Sarah Palin s'est également opposée hier soir à la solution de rechange du sénateur McConnell. Comme d'autres conservateurs proches du Tea Party, elle s'oppose à l'idée même du relèvement du plafond de la dette, et ce, même si celui-ci est assorti de coupes budgétaires. Dans une intervention à Fox News hier, elle a ressorti une expression qui lui a été reprochée dans la foulée de la fusillade de Tuscon. S'adressant aux républicains du Congrès, elle a dit : «Ne reculez, rechargez.»