Selon un récent sondage Gallup, 12% des Américains sont satisfaits de la performance du Congrès américain. Cette cote pourrait bien passer sous la barre des 10% si le Sénat et la Chambre des représentants ne parviennent pas à s'entendre d'ici le 1er octobre sur une loi de finance pour le fonctionnement du gouvernement jusqu'au 18 novembre.

C'est donc dire que les États-Unis font face à la possibilité d'une fermeture des services gouvernements fédéraux (shutdown) pour la deuxième fois de 2011. À noter qu'une telle situation n'a rien en commun, à proprement dire, avec le bras de fer de cet été autour du relèvement du plafond de la dette, un affrontement qui a contribué à ternir encore davantage l'image des parlementaires.

En temps normal, l'adoption des lois de finance est un exercice plutôt routinier. Mais elle est compliquée ces jours-ci par un différend sur la façon de financer l'aide aux victimes de catastrophes naturelles récentes, dont l'ouragan Irene. Les républicains de Chambre des représentants ont ainsi inséré la semaine dernière dans leur loi de finance une disposition pour que 3,65 milliards de dollars d'aide aux États touchés par des catastrophes soient financés par des coupes dans des programmes destinés aux véhicules verts et aux énergies renouvelables.

Adoptée vendredi par la Chambre, cette loi a été aussitôt défaite au Sénat, par un vote de 59 voix contre 36. La chambre haute tiendra un vote en fin d'après-midi sur sa version d'une loi de finance incluant 6,9 milliards de dollars pour l'aide aux victimes de catastrophes. Une telle enveloppe ne serait pas compensée par des coupes.

Le chef de la majorité démocrate au Sénat Harry Reid a besoin de dix votes républicains pour atteindre les 60 nécessaires à l'adoption de sa loi de finance. S'il n'y parvient pas, il devra vraisemblablement tenir un nouveau vote sur la loi de finance de la Chambre.

Les démocrates du Sénat pensent avoir la position gagnante dans ce débat. Je cite une déclaration du sénateur de Virginie Mark Warner à ce sujet :

«Pourquoi devrions-nous construire à crédit des écoles en Irak mais exiger que la reconstructions d'écoles à Joplin, au Missouri, soit financée d'une façon qui n'a jamais utilisée par le passé pour l'aide aux victimes de catastrophes?»