La question, posée à Mitt Romney, semblait assez claire. Elle faisait notamment référence aux deux sénateurs républicains - Roy Blunt du Missouri et Marco Rubio de Floride - qui ont proposé un amendement controversé sur la contraception devant être soumis à un vote aujourd'hui au Sénat. Le projet de loi permettrait aux assureurs et aux employeurs de refuser, pour des raisons religieuses ou morales, d'offrir ou de rembourser les soins contraceptifs qui doivent être désormais inclus dans la plupart des plans d'assurance-santé aux États-Unis.

Je cite la réponse de Romney à un journaliste d'Ohio, réponse qui occultait la question de liberté de religion invoquée par les promoteurs de l'amendement (voir vidéo ci-dessus) :

«Je ne suis pas en faveur du projet de loi. Écoutez, l'idée que des candidats présidentiels se mêlent de contraception dans le cadre d'une relation entre un homme et une femme, un mari et une épouse, je ne touche pas à ça.»

À 16h, hier, la nouvelle de l'opposition de Romney à l'amendement Blunt-Rubio a soulevé une tempête instantanée sur internet. L'ancien gouverneur du Massachusetts semblait tourner le dos à deux de ses supporteurs sur une question controversée qui mobilise ces jours-ci la droite républicaine. Il semblait aussi se distancier de la position de Rick Santorum, son principal rival dans la course à l'investiture républicaine pour la présidence, qui s'oppose à la contraception en général.

Or, à 17h, l'équipe électorale de Romney a fait savoir que ce dernier approuvait l'amendement Blount-Rubio. Romney n'a peut-être jamais effectué une volte-face aussi rapide dans sa carrière politique.

Romney a plus tard expliqué qu'il n'avait pas bien compris la question du journaliste, une excuse qui n'a pas convaincu tout le monde.