À six mois du scrutin présidentiel américain, le New York Times publie une carte électorale interactive identifiant neuf États qui détermineront selon ses experts le gagnant: Nevada, Colorado, Iowa, Wisconsin, Ohio, Floride, Virginie, Pennsylvanie et New Hampshire.

Comme le rappelle le Times dans cet article, ces neuf États ont tous voté pour Barack Obama en 2008, mais six d'entre eux ont préféré George W. Bush à John Kerry en 2004. Leur situation économique s'est améliorée au cours des 12 ou 24 derniers mois, si bien que des États comme l'Iowa et l'Ohio ont des taux de chômage en deçà de la moyenne nationale. Mais aucun d'entre eux n'a récupéré tous les emplois perdus au cours de la récession, d'où la difficulté de prévoir leur vote.

Ce n'est évidemment pas un hasard si le président Obama a officiellement lancé hier sa campagne de réélection dans deux des États clés identifiés par le Times, l'Ohio et la Virginie. Aux deux endroits, il s'en est pris à Mitt Romney devant des foules enthousiastes de plusieurs milliers de personnes. Je cite des extraits de ses discours :

«Il a dirigé une grande entreprise financière et il a dirigé un État, mais je pense qu'il a tiré les mauvaises leçons de ces expériences. Il pense sincèrement que si les patrons et les riches investisseurs comme lui gagnent de l'argent, nous autres nous enrichirons aussi de manière automatique.» (...)

«Le gouverneur Romney ne semble pas comprendre. Il ne semble pas comprendre que la maximisation des profits par tous les moyens possibles, qu'il s'agisse de vous licencier, de délocaliser, d'échapper à l'impôt ou de critiquer les syndicats, n'est pas nécessairement une bonne chose pour l'Américain moyen ou pour l'économie américaine.»

Romney n'a pas fait campagne hier mais un porte-parole a indiqué que tous «les discours élevés» du président ne devaient pas cacher «les familles américaines en arrachent sous sa présidence».