Au cours des dernières semaines, le camp de Mitt Romney a diffusé plusieurs publicités accusant Barack Obama d'«éviscérer» la réforme de l'aide sociale promulguée en 1996 par Bill Clinton. Ces publicités ont été qualifiées de mensongères par tous les journalistes spécialisés dans la vérification des faits, dont ceux du Washington Post et de l'Associated Press. Même l'ancien représentant républicain de Floride Joe Scarborough, devenu animateur à MSNBC, a qualifié cette semaine ces pubs de «complètement fausses».

Pourquoi alors Mitt Romney persiste-t-il à diffuser de nouvelles versions d'un mensonge patent? Parce qu'il doit pallier son énorme retard sur Barack Obama auprès des électeurs afro-américains et latinos en faisant le plein de votes chez les électeurs blancs. Or, selon le dernier sondage NBC News/Wall Street Journal, l'avance de l'ancien gouverneur du Massachusetts auprès de cet électorat (13 points) est encore insuffisante pour lui permettre de remporter la Maison-Blanche.

D'où sa stratégie de miser sur une question - l'aide sociale - qui a historiquement servi à attiser le ressentiment des Blancs à l'égard des Noirs, jugés paresseux ou peu méritants, comme le rappelle le chroniqueur du Washington Post Dana Milbank dans cet article. En 1976, Ronald Reagan avait notamment obtenu un vif succès en racontant l'histoire (fictive) d'une welfare queen du quartier South Side de Chicago qui avait «80 identités, 30 adresses, 12 cartes de Sécurité sociale», etc, etc.

* J'ai écrit ce billet avant le clin d'oeil de Mitt Romney aux birthers, qui compteront des porte-parole importants à la convention républicaine de Tampa, dont Donald Trump, le shérif de Phoenix Joe Arpaio et le secrétaire d'État du Kansas Kris Kobach.