Anticlimax: j'emprunte à la langue de Shakespeare ce mot pour parler à la fois le discours de Barack Obama à la convention démocrate de Charlotte et de l'annonce des derniers chiffres de l'emploi aux États-Unis

Le discours du président n'était pas mauvais mais il n'était ni supérieur à celui de Bill Clinton la veille ou aux attentes des commentateurs. Comme le souligne Jonathan Chait dans ce billet, ce discours semblait s'adresser surtout aux électeurs indécis qui ne passent pas leurs vies à s'informer sur les programmes politiques des deux candidats à la présidence. Le président leur a donc servi un résumé des enjeux et des visions qui séparent les deux partis, un résumé que les journalistes ont déjà entendu mille fois, d'où leurs commentaires plutôt blasés après le discours.

Obama a également semblé cibler les électeurs de la classe ouvrière qui sont tentés de voter pour Mitt Romney. Il s'est ainsi félicité du sauvetage de Detroit, a promis un million d'emplois manufacturiers d'ici 2016 et reçu une ovation en prononçant «trois mots fiers: Made in America».

Mais ce discours n'aura pas été le moment fort d'une convention qui aura néanmoins démontré un enthousiasme et une affection remarquables chez les délégués et élus démocrates pour leur candidat. On était très loin de l'attitude plutôt tiède manifestée à Tampa par les délégués et élus républicains à l'égard de Mitt Romney.

Anticlimax: le mot s'applique encore davantage aux chiffres de l'emploi, qui semblent indiquer un ralentissement de l'économie américaine. Celle-ci n'a créé que 96 000 emplois nets en août.

Le taux de chômage officiel des États-Unis est par ailleurs revenu en août à 8,1%, le plus bas niveau depuis l'arrivée au pouvoir du président Obama en janvier 2009. Mais le président ne peut guère se réjouir de cette baisse, qui est attribuable à une diminution de la population active.