«L'économie ne représente pas présentement une menace pour votre emploi. Ce qui menace votre emploi, cependant, c'est quatre autres années de la même administration présidentielle. Si ma compagnie ou moi sommes soumis à de nouveaux impôts, comme le prévoit notre président actuel, je n'aurai pas d'autres choix que de réduire la taille de cette compagnie.»

David Siegel, pdg de Westgate Resorts, une entreprise de biens à temps partagé, a écrit le paragraphe ci-dessus dans une lettre envoyée à ses 7 000 employés. Selon cet article du New York Times, Siegel et plusieurs autres patrons américains ont profité ainsi de la décision de la Cour suprême dans la cause Citizens United contre FEC pour «recommander» à leurs employés un vote pour un des candidats à la présidence, en l'occurrence Mitt Romney dans l'immense majorité des cas.

Plusieurs chefs d'entreprise justifient leur action en évoquant les campagnes des syndicats en faveur des candidats démocrates. Certains employés se sont cependant plaints des lettres de leurs patrons, y voyant bien plus que des recommandations. Dans plusieurs États américains, la loi interdit aux patrons de menacer leurs employés de représailles s'ils ne votent pas de la bonne façon.

Lors d'une conférence téléphonique en juin, Mitt Romney avait lui-même encouragé les patrons à qui il s'adressait d'expliquer à leurs employés les conséquences de leur vote à l'occasion du scrutin présidentiel.

Jusqu'à la décision Citizens United, les entreprises américaines n'avaient pas le droit de mettre à profit leurs propres moyens financiers pour appuyer ou faire campagne en faveur d'un candidat, y compris encourager leurs employés à voter pour tel ou tel candidat par le biais de lettres ou autres documents.

P.S. : Dans cet article, le Huffington Post fait état du «guide» électoral que le milliardaire Sheldon Adelson a fait parvenir aux employés de ses casinos de Las Vegas.