Dans un article intéressant sur les vaticanistes, le correspondant du Washington Post Jason Horowitz mentionne la prédiction pour le moins audacieuse de Sandro Magister, journaliste respecté de l'hebdomadaire italien L'Espresso.

Selon Magister, le prochain pape sera soit Timothy Dolan, archevêque de New York, ou Sean O'Malley, archevêque de Boston. Un tel choix ne ferait pas le bonheur des membres de la curie romaine mais plairait aux cardinaux de l'extérieur qui souhaitent un changement véritable au sein de la bureaucratie vaticane.

Je cite un extrait de la version française de l'article de Magister :

Pour une curie ayant de telles idées, l'hypothèse de l'élection de Dolan suffit à elle seule à faire naître la terreur. Mais si Dolan était élu pape, il imprimerait également une secousse à cette Église faite d'évêques, de prêtres, de fidèles qui n'ont jamais accepté le magistère de Benoît XVI, son retour énergique aux articles du "Credo", aux fondamentaux de la foi chrétienne, au sens du mystère dans la liturgie.

Doté d'un grand talent pour la communication, Dolan est un ratzingerien à 100 % en matière de doctrine. Mais il est aussi un homme du monde qui comprend le rôle public que l'Église est appelée à exercer dans la société. (...)

En Europe et en Amérique du Nord - c'est-à-dire dans les régions où le christianisme est le plus anciennement implanté mais aussi le plus déclinant - aucune Église n'est plus vivante et plus en progrès que celle des États-Unis et aucune n'est plus libre et plus critique vis-à-vis des pouvoirs terrestres. Le tabou d'une Église catholique américaine identifiée à la première superpuissance mondiale, et donc incapable de jamais donner un pape, a disparu.