Marco Rubio et Rand Paul ont tous les deux été accueillis comme des rock stars hier lors de la première journée de la conférence annuelle des conservateurs américains, CPAC, grand-messe du mouvement qui sert aussi de test de popularité pour les candidats potentiels à l'investiture républicaine pour l'élection présidentielle de 2016.

Or, les deux étoiles montantes du Parti républicain n'auraient pas pu tenir des discours plus différents. Je cite d'abord des extraits de l'allocution du sénateur de Floride, qui a misé sur le patriotisme et le conservatisme pur et dur sur les questions sociales :

«Nous n'avons pas besoin de nouvelles idées. L'idée est appelée l'Amérique et elle marche encore.» (...)

«Je respecte les gens qui ne sont pas d'accord avec moi sur certains sujets, mais ils doivent me respecter aussi. Le fait que je crois que les États devraient avoir le droit de définir le mariage d'une façon traditionnelle ne fait pas de moi un bigot. Le fait que nous croyons que la vie - toute vie - mérite d'être protégée à chaque étape de son développement ne fait pas de moi un chauvin.

«Les gens qui ont vraiment l'esprit fermé en politique américaine sont ceux qui aiment prêcher sur la certitude de la science concernant notre climat mais ignore le fait incontestable que la science a prouvé que la vie commence à la conception.»

Bref, Rubio n'a pas voulu bousculer les idées reçues de son auditoire, allant jusqu'à ignorer son travail au Sénat pour réformer le système de l'immigration. Vêtu d'une paire de jeans et chaussé de bottes de cowboy, le sénateur du Kentucky a adopté une approche différente :

«Le vieux GOP est devenu périmé et couvert de mousse... Un nouveau GOP devra embrasser la liberté tant dans la sphère économique que dans la sphère personnelle.»

Puis, en faisant notamment allusion à la prison de Guantanamo et à la politique d'assassinats ciblés par drones, il a ajouté :

«Jusqu'où pouvons-nous aller sans détruire de l'intérieur ce que nous tentons de protéger de l'extérieur? Si nous détruisons notre ennemi mais perdons ce qui définit notre liberté chemin faisant, avons-nous vraiment gagné?»

Sarah Palin, Mitt Romney et Donald Trump font partie des orateurs qui s'adresseront Ă  la CPAC aujourd'hui et demain.