Barack Obama et les démocrates du Congrès étaient catégoriques : pas question de rétablir les crédits des services de contrôle aérien aux États-Unis sans un accord global sur les compressions budgétaires de 85 milliards de dollars qui sont entrées en vigueur le 1er mars. Vous devinez sans doute la suite.

À la fin d'une semaine où l'autorité fédérale de l'aviation a dû commencer à mettre des contrôleurs aériens en congés sans solde, entraînant le retard de milliers de vols, le président et ses alliés ont hissé le drapeau blanc : ils ont accepté sans condition de rétablir les crédits des services de contrôle aérien, qui deviennent ainsi les premiers services publics du pays à être exemptés des coupes budgétaires automatiques.

Les républicains de la Chambre ont crié «victoire» à la suite de cette reddition qui sera financée par des coupes additionnelles de 253 millions de dollars dans le fonds consacré à la réfection des aéroports. Le porte-parole de la Maison-Blanche, Jay Carney, s'est plaint de son côté d'«une solution sparadrap» et a rappelé que le président souhaitait éliminer les coupes automatiques dans le cadre d'un grand accord pour lutter contre les déficits.

À noter que le Sénat à majorité démocrate a voté jeudi pour exempter les services de contrôle aérien de la loi budgétaire. La Chambre des représentants à majorité républicaine lui a emboîté le pas le lendemain. Reconnu pour ses blocages, le Congrès a donc réagi à la vitesse de l'éclair pour régler un problème très médiatisé - une avalanche de reportages ont été publiés et diffusés cette semaine sur les vols retardés -, problème qui affectait surtout les Américains les plus fortunés, y compris les élus du Congrès.

Mais qu'en est-il des Américains les plus pauvres comptant sur des services qui ont été réduits ou éliminés en raison des coupes automatiques et aveugles? S'il faut se fier aux médias, ils sont moins à plaindre que leurs compatriotes dont les vols ont été retardés.

Selon une compagnie de conseillers citée dans cet article du New York Times, 1,4% des vols ont été retardés de plus d'une heure aux États-Unis depuis dimanche contre 0,7% en temps normal. Le pourcentage des vols qui ont été retardés entre 31 et 60 minutes est passé de 7,2% à 9,5%. La fin du monde, quoi.