La magistrate suisse Carla Del Ponte, membre de la commission d'enquête indépendante de l'ONU sur les violences en Syrie, a répondu par l'affirmative à la question qui coiffe ce billet lors d'une interview accordée hier à une chaîne de télévision de son pays. Je cite la déclaration de l'ancienne procureur générale du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie :

«Nos enquêteurs se sont rendus dans des pays voisins (de la Syrie) pour interviewer des victimes, des médecins et du personnel médical et, selon leur rapport la semaine dernière, il existe des suspicions fortes et concrètes, mais pas encore de preuve incontestable, de l'emploi de gaz sarin, sur la base de la manière dont ces victimes ont été soignées. Ils ont été utilisés par les rebelles, pas par les autorités gouvernementales.»

Il sera intéressant de voir la réaction de Washington à cette déclaration. Hier, sur Fox News, le sénateur d'Arizona John McCain a déclaré que le gouvernement syrien avait fort probablement franchi la «ligne rouge» fixée par Barack Obama en utilisant des armes chimiques.

«Malheureusement, la ligne rouge du président des États-Unis semble avoir été écrite avec une encre qui disparaît», a-t-il déclaré, déplorant le fait que le président Obama n'ait pas encore décidé d'armer directement les rebelles et de créer une zone d'exclusion aérienne en Syrie.