Le sénateur républicain du Texas Ted Cruz a réclamé la démission de John Kerry, à qui il reproche d'avoir affirmé qu'Israël risquait de devenir «un État d'apartheid» s'il ne concluait pas avec les Palestiniens un accord de paix menant à une solution à deux États.

Dans un discours au Sénat, le favori du Tea Party a estimé que le secrétaire d'État américain avait manqué gravement à son devoir en associant Israël à la ségrégation raciale pratiquée en Afrique du Sud avant la démocratisation de ce pays. Kerry a émis son opinion sur Israël vendredi à Washington lors d'une rencontre à huis-clos de la Commission trilatérale, un groupe de réflexion fondé par David Rockefeller.

Je cite un extrait de son discours devant des représentants officiels et des experts américains, européens, russes et japonais :

«La création de deux États sera la seule solution réaliste. Parce qu'un État unitaire finirait par être soit un État d'apartheid avec des citoyens de seconde classe, soit un État qui détruira la capacité d'Israël d'être un État juif. Une fois ce scénario à l'esprit (...) vous comprenez combien il est impératif d'arriver à une solution à deux États, à laquelle les deux dirigeants ont réaffirmé encore (jeudi) leur attachement.»

Les propos de Kerry ont également été critiqués par l'AIPAC, l'influent lobby pro-Israël, qui les a qualifiés de «profondément troublants... offensants et déplacés».

L'ironie veut que la mise en garde de Kerry ait déjà été servie par plusieurs politiciens israéliens, dont les anciens premiers ministres Ehud Olmert et Ehud Barak.