«Au lieu d'envoyer de grands nombres de troupes outre-mer, nous établissons des partenariats avec d'autres États, de l'Asie du Sud à l'Afrique du Nord, pour empêcher les terroristes qui menacent l'Amérique de trouver une terre d'asile», a déclaré Barack Obama mardi soir lors de son discours sur l'état l'Union.

En résumant ainsi sa politique pour contrer la «violence extrémiste», le président Obama a pris soin de ne pas nommer l'un des partenaires américains au Moyen-Orient, le Yémen, qui se retrouve aujourd'hui sans gouvernement et sans président après la prise de contrôle de Sanaa par la milice chiite des Houthis et la démission des deux chefs de l'exécutif.

Les Américains peuvent se consoler en sachant que les Houthis ne promettent pas seulement de s'attaquer à la corruption au sein du gouvernement yéménite mais également à Al-Qaïda. Mais la démission des deux chefs de l'exécutif et la montée d'une milice soutenue par l'Iran mettent en relief la fragilité, voire l'effondrement, de la stratégie du président pour lutter contre la «violence extrémiste», comme le souligne aujourd'hui le Washington Post dans cet éditorial.

Le vide au sommet de l'État yéménite coïncide avec le départ d'un autre allié des États-Unis dans la péninsule arabique, le roi Abdallah d'Arabie saoudite, décédé hier à l'âge de 90 ans.