La décision de John Boehner d'inviter Benjamin Netanyahou à parler de l'Iran aux deux chambres du Congrès américain, à deux semaines des élections israéliennes, continue à susciter des remous autant en Israël qu'aux États-Unis.

En Israël, les adversaires du premier ministre israélien lui reprochent d'avoir accepté cette invitation hautement politique qui a surpris et choqué non seulement la Maison-Blanche mais également les sénateurs démocrates qui, contrairement au président, sont en faveur d'un nouveau train de sanctions contre l'Iran.

Aux États-Unis, même des commentateurs de Fox News ont critiqué la décision de Netanyahou d'utiliser les républicains du Congrès pour rehausser son image d'homme d'État en pleine campagne électorale et celle des républicains du Congrès d'utiliser Netanyahou pour marquer des points contre Barack Obama.

Mais les républicains du Congrès et Netanyahou ne sont pas les seuls mis en cause dans cette controverse. Selon cet article du New York Times, la Maison-Blanche est également en colère contre l'ambassadeur israélien à Washington, Ron Dermer, qui a joué un rôle dans l'invitation de Boehner à Netanyahou. Selon le Times, un haut responsable de l'administration Obama a utilisé des mots très durs en accusant Dermer de placer les intérêts politiques de Netanyahou au-dessus de la relation entre Israël et les États-Unis.

Dermer a une feuille de route singulière. Né à Miami Beach en 1971, il a notamment travaillé pour le stratège et sondeur républicain Frank Luntz avant d'émigrer en Israël, où il est devenu citoyen en 1998. Ses défenseurs estiment qu'il accomplit à merveille son travail d'ambassadeur à Washington, poste qu'il occupe depuis 2013.

Ses critiques affirment cependant qu'il a bafoué les règles les plus élémentaires de la diplomatie en complotant dans le dos du président avec ses adversaires politiques.