Zacarias Moussaoui a-t-il toute sa tête? La question a déjà été soulevée lors du procès de cet ancien membre d'Al Qaïda emprisonné à vie pour son rôle dans les attentats du 11 septembre 2001. Un psychologue avait alors témoigné pour la défense afin de faire valoir que ce Français, aujourd'hui âgé de 46 ans, souffrait de troubles mentaux. Le juge avait néanmoins conclu qu'il était apte à subir son procès, qui s'était déroulé en 2006.

Neuf ans plus tard, la question refait surface dans le cadre d'une poursuite intentée par des parents de victimes du 11-Septembre contre l'Arabie saoudite. Lors d'une déposition recueillie par les avocats des parents, Moussaoui a accusé trois membres renommés de la famille royale saoudienne d'avoir soutenu le groupe djihadiste fondé par Oussama ben Laden. Il a mis en cause le prince Turki al Fayçal al Saoud, ancien responsable des services de renseignements, le prince Bandar ben Sultan, ancien ambassadeur d'Arabie saoudite à Washington, et le prince milliardaire Al-Walid ben Talal.

Dans sa déposition, Moussaoui a également affirmé avoir rencontré en Afghanistan un diplomate saoudien en poste à Washington avec lequel il devait se rendre dans la capitale américaine afin de trouver un endroit d'où tirer un missile Stinger sur Air Force One, l'avion présidentiel.

Reste à voir si le juge chargé du dossier acceptera le témoignage de Moussaoui. En attendant, l'ambassade saoudienne à Washington a dénoncé celui que l'on a surnommé le 20e kamikaze comme «un criminel déséquilibré et dont la preuve de l'incapacité mentale a été faite par ses propres avocats».

La déposition de Moussaoui a été recueillie à la prison de très haute sécurité à Florence, au Colorado.