Les relations entre le parti de Barack Obama et Benjamin Nétanyahou ne s'améliorent pas. Selon cet article du New York Times, le premier ministre israélien a rejeté une demande formulée par les démocrates du Sénat de les rencontrer en privé en marge de son discours du 3 mars devant le Congrès américain.

Ce discours soulève la controverse en raison de ses origines - il a été orchestré à l'insu de la Maison-Blanche par le président de la Chambre des représentants, John Boehner, et l'ambassadeur israélien à Washington, Ron Dermer -, de son objectif - convaincre les parlementaires américains du danger d'un accord sur le nucléaire iranien que négocient l'administration Obama et d'autres puissances - et de son timing - il surviendra à deux semaines des élections israéliennes.

Dans une lettre aux sénateurs démocrates, le premier ministre Nétanyahou justifie son refus de participer à une rencontre privée avec eux en évoquant sa crainte d'ajouter à la «fausse perception de politique partisane» que suscite sa visite à Washington.

Les démocrates disent avoir demandé à rencontrer le chef du gouvernement israélien pour «contrebalancer l'invitation divisive» de John Boehner.

Lors d'une interview télévisée, la conseillère de la Maison-Blanche pour la sécurité nationale, Susan Rice, a utilisé hier soir un mot beaucoup plus fort pour qualifier cette invitation : «destructeur». Je cite sa déclaration :

«Ces dernières semaines, on a injecté des deux côtés un certain niveau de politique partisane, avec l'invitation du président du Congrès et la confirmation de sa venue par le premier ministre Nétanyahou deux semaines avant les élections (israéliennes).

«Ce n'est pas seulement malheureux, je pense que (cette initiative) est destructrice pour les bases mêmes des relations américano-israéliennes (...) Ce que nous voulons, c'est une relation entre les États-unis et Israël forte, immuable, indépendante des péripéties politiques dans les deux pays.»

Certains élus démocrates, dont le vice-président Joe Biden, ont annoncé qu'ils n'assisteraient pas au discours du premier ministre israélien devant le Congrès. Et la Maison-Blanche a déjà fait savoir que l'invité de John Boehner ne serait pas accueilli par le président Obama au 1600 Pennsylvania lors de sa visite à Washington.