Tim Wolfe serait-il encore à son poste aujourd'hui si une trentaine de joueurs afro-américains de l'équipe de football de l'Université du Missouri - Mizzou pour les intimes - ne s'étaient pas mis en grève samedi pour le forcer à lever les pattes?

La question se pose après la démission du président d'un système universitaire public qui regroupe quatre campus dans cet État du Midwest. Depuis fin septembre, Wolfe était la cible de critiques et de manifestations pour sa gestion d'incidents raciaux s'étant produits sur le principal campus de l'université, à Columbia.

L'annonce de la grève des joueurs de football a contribué à attirer l'attention des médias nationaux sur les tensions raciales sur ce campus. L'université aurait pu perdre des millions de dollars si l'équipe de football avait dû déclarer forfait pour les derniers matchs de la saison universitaire.

Parmi les incidents rapportés depuis le début de l'année scolaire sur le campus de Columbia, notons des insultes raciales proférées contre des étudiants noirs et une croix gammée dessinée avec des excréments humains sur le mur d'un dortoir.

Ces incidents ont incité un étudiant à faire la grève de la faim pour forcer Wolfe à la démission et un groupe d'étudiants à formuler ces demandes pour changer le climat de cette université qui a ouvert ses portes à ses premiers étudiants noirs en 1950.