Une semaine après l'inculpation d'un policier blanc de Chicago pour meurtre d'un adolescent noir, le maire de cette ville a annoncé ce matin le congédiement de son chef de police.

Tout en affirmant que Garry McCarthy pouvait être fier de son bilan, Rahm Emanuel a déclaré lors d'une conférence de presse que le temps était venu «pour de nouveaux yeux et un nouveau leadership» à la tête d'un service de police dont la crédibilité «a été ébranlée et minée» par la mort de Laquan McDonald, abattu par 16 balles tirées par Jason Van Dyke, le 20 octobre 2014.

Une vidéo diffusée quelques heures avant son inculpation montre le policier ouvrant le feu sur McDonald alors que celui-ci s'éloigne de lui en marchant, couteau à la main. Quatorze des 16 balles ont atteint l'adolescent alors qu'il gisait sur la chaussée, selon un rapport d'autopsie.

Depuis la diffusion de cette vidéo filmée par une caméra fixée sur une voiture de police, des manifestants ont protesté dans les rues de Chicago en réclamant la tête du chef de police et du maire de Chicago, entre autres. Les deux sont accusés d'avoir participé à une tentative de camouflage à laquelle j'ai fait allusion dans un article publié hier dans La Presse.

Pendant plusieurs mois, le maire Emanuel s'est notamment battu pour empêcher que la vidéo soit rendue publique. Il a dû abandonner ce combat après qu'un juge lui eut donné jusqu'au 25 novembre pour la diffuser. Emanuel, ex-directeur de cabinet de Barack Obama, a justifié son opposition en invoquant les enquêtes (locales et fédérales) en cours sur la mort de McDonald. Ses critiques le soupçonnent cependant d'avoir voulu éviter que cette affaire n'éclate avant sa réélection à la mairie, en avril dernier.