Janvier 2008. À la veille des primaires du New Hampshire, Bill Clinton ne parvient plus à cacher sa frustration face au rival de sa femme, qui menace de lui barrer la route de la Maison-Blanche. «C'est le plus grand conte de fées que j'ai jamais vu», lâche-t-il lors d'un rassemblement dans cet État en mettant en doute l'opposition prétendument constante de Barack Obama à la guerre en Irak. Certains interpréteront à tort ce commentaire comme une attaque sur la candidature d'Obama elle-même.

Février 2016. À la veille des primaires du New Hampshire, Bill ne parvient plus à cacher sa frustration face au rival de sa femme, qui menace de lui barrer la route de la Maison-Blanche. «Quand vous faites une révolution, vous ne pouvez pas être trop soucieux des faits», lâche-t-il lors d'un rassemblement dans cet État en mettant en doute l'honnêteté de Bernie Sanders sur divers sujets, dont sa proposition d'instaurer un système de santé universel, qui coûterait beaucoup plus cher qu'il le laisse entendre.

«Est-ce bon pour l'Amérique? Je ne le pense pas. Est-ce bon pour le New Hampshire? Je ne le pense pas», a déclaré l'ancien président au sujet de cette proposition. «Le New Hampshire que j'ai connu n'aurait pas voté pour moi si j'avais fait cela.»

Bill Clinton a également dénoncé les propos misogynes tenus par certains partisans de Bernie Sanders sur internet. Il a notamment fait allusion à une bloggeuse qui avait été inondée de messages de cette nature après avoir défendu l'ancienne secrétaire d'État. «Elle et d'autres personnes qui ont défendu Hillary en ligne et expliqué pourquoi elles la supportaient ont été la cible d'attaques vicieuses qui sont littéralement trop vulgaires, voire sexistes, pour être répétées.»

Comme l'explique le New York Times dans cet article, le 42e président a fait ses commentaires pendant que sa femme était à Flint, où elle a dénoncé le scandale de l'eau contaminée dans cette municipalité du Michigan. Sa sortie avait-elle reçu le feu vert de l'équipe de la candidate? Peu importe la réponse, la frustration règne chez les partisans plus âgés d'Hillary Clinton (voir le billet précédent).

Et 2016 commence à ressembler à 2008...