Lu sur Twitter ce matin ce commentaire publié par le journaliste de Politico Blake Hounshell après les attentats de Bruxelles : «L'Amérique est peut-être à une attaque terroriste majeure de Donald Trump à la présidence.»

Il ne fait pas de doute que le terrorisme djihadiste a déjà joué un rôle important dans la course à la Maison-Blanche. Après les attentats de Paris et de San Bernardino, Trump a multiplié les déclarations controversées sur les musulmans, proposant notamment de leur interdire l'entrée aux États-Unis jusqu'à nouvel ordre. Ces propos condamnés en partie ou en totalité par les membres de la classe politique et médiatique américaine ne lui ont pas nui auprès d'une partie de l'électorat républicain.

Mais comment la question du terrorisme djihadiste influencerait-elle un affrontement entre Trump et Hillary Clinton, candidate probable du Parti démocrate à la présidence? Au moment d'écrire ces lignes, seul le candidat républicain avait réagi aux attentats de Bruxelles, d'abord sur Twitter puis lors de conversations téléphoniques diffusées sur Fox News, CBS et NBC.

«Cela n'arrivera pas aux États-Unis», a dit Trump sur CBS. Sur Fox News, il a affirmé que les musulmans avaient «beaucoup de mal à s'assimiler partout où ils vont». «Il ne s'assimilent pas à la société, et c'est quelque chose de différent», a-t-il ajouté. Sur NBC, il s'est félicité d'avoir le dessus sur ses rivaux sur le thème du terrorisme :

«C'est un sujet qui me tient à coeur, car j'en parle plus quiconque. Et c'est probablement pourquoi je suis en tête des sondages. Car je dis que nous devons avoir des frontières solides. Nous devons être très vigilants et prudents concernant qui nous laissons entrer dans notre pays.»

Pour le moment, cependant, les Américains font davantage confiance à Clinton qu'à Trump sur la question du terrorisme, selon un sondage récent Washington Post/ABC News. L'ancienne secrétaire d'État a un avantage de 14 points de pourcentage sur l'ancienne star de la télé réalité à ce chapitre.

Trump a montré ses limites en matière de politique étrangère hier lors d'un entretien avec l'équipe éditoriale du Washington Post, qui l'a notamment interrogé sur l'utilisation de l'arme nucléaire pour éliminer le groupe État islamique. Je cite dans le texte la question et la réponse :

RYAN: You [MUFFLED] mentioned a few minutes earlier here that you would knock ISIS. You've mentioned it many times. You've also mentioned the risk of putting American troops in a danger area. If you could substantially reduce the risk of harm to ground troops, would you use a battlefield nuclear weapon to take out ISIS?

TRUMP: I don't want to use, I don't want to start the process of nuclear. Remember the one thing that everybody has said, I'm a counterpuncher. Rubio hit me. Bush hit me. When I said low energy, he's a low-energy individual, he hit me first. I spent, by the way he spent 18 million dollars' worth of negative ads on me. That's putting [MUFFLED]...

RYAN: This is about ISIS. You would not use a tactical nuclear weapon against ISIS?

P.S. : «Il est irréaliste de dire que nous allons complètement fermer nos frontières», a dit Hillary Clinton sur NBC, réagissant à une déclaration faite par Donald Trump plus tôt ce matin. Par la suite, la candidate démocrate a diffusé une déclaration de solidarité «avec nos alliés européens».

«Le peuple de Bruxelles, d'Europe et le monde ne seront pas intimidés», a-t-elle indiqué.