Ça ne serait pas passé comme ça si Antonin Scalia était encore de ce monde. Hier, le monde syndical a remporté une rare victoire devant la Cour suprême des États-Unis lorsque celle-ci a rendu une décision d'égalité à quatre voix contre quatre sur le sujet des cotisations syndicales obligatoires.

Cette égalité signifie que la loi californienne obligeant les employés du secteur public à participer au financement du syndicat habilité à mener en leur nom les négociations collectives restera en vigueur. Un groupe de dix enseignants, encouragé par une organisation libertarienne, avait contesté cette obligation.

Le juge Scalia, s'il n'avait pas passé l'arme à gauche en février, aurait fait pencher la balance pour ce groupe d'enseignants et invalider la loi adoptée en Californie et dans plusieurs autres États américains. Et les syndicats auraient perdu une partie importante de leur financement et, partant, de leur influence.

Les juges conservateurs de la Cour suprême ont critiqué la loi californienne, affirmant qu'elle contrevenait au premier amendement de la Constitution garantissant la liberté d'expression.

Les juges progressistes ont fait valoir que le système actuel, qui favorisait la négociation de conventions collectives, avait fait ses preuves et profité à des millions d'employés du secteur public.