David Gergen n'est pas le dernier venu. Avant de servir d'analyste à CNN et d'enseigner à la Harvard Kennedy School, il a servi de conseiller politique à quatre présidents américains, dont Ronald Reagan et Bill Clinton.

Or, ce matin, Gergen signe un texte d'opinion dans lequel il affirme que Ted Cruz, au lendemain de sa victoire convaincante au Wisconsin, est désormais le favori pour remporter l'investiture républicaine. Comment arrive-t-il à cette conclusion? Il explique d'abord que Donald Trump a peu de chances de récolter d'ici la fin de la saison des primaires et caucus la majorité des délégués nécessaires à l'investiture, soit 1 237.

Car, selon ses calculs, Trump aurait besoin, pour atteindre le chiffre magique, de remporter 70% des délégués en jeu d'ici le 7 juin. Un défi redoutable, estime Gergen, si l'on considère que le promoteur immobilier a récolté seulement 46% des délégués en jeu depuis le début de la course.

Gergen prévoit donc un scénario où ni Trump ni Cruz n'arrivent à la convention républicaine de Cleveland avec 1 237 délégués. Mais, selon le commentateur, les deux candidats auront assez de délégués pour empêcher que la règle 40 de la convention soit modifiée.

La règle 40, dont on n'a pas fini d'entendre parler, stipule qu'il faut qu'un candidat ait gagné au moins huit caucus ou primaires pour que son nom puisse être mis en nomination à la convention. Si cette règle n'est pas modifiée, les républicains qui rêvent de mettre en nomination un Paul Ryan ou un Mitt Romney après deux ou trois tours de scrutin infructueux devront se résigner à un choix entre Trump et Cruz.

Et Gergen est persuadé que Cruz sortirait gagnant d'un tel duel. Cela dit, si vous perdez votre maison après avoir voté pour Cruz, plaignez-vous au commentateur et non à votre humble serviteur.

En attendant, voici un tableau qui met à jour le compte des délégués dans les courses à l'investiture des deux grands partis :