Comment la Russie est-elle parvenue à passer du sixième rang au classement des médailles des Jeux olympiques d'hiver de Vancouver au premier rang de ceux de Sotchi? En organisant un système de dopage étatique digne d'un roman d'espionage, à en juger par un article publié hier sur le site internet du New York Times à partir des confessions de l'ancien directeur du laboratoire anti-dopage de Sotchi, Grigory Rodchenkov.

«Nous étions très bien équipés, nous savions ce que nous avions à faire et nous étions parfaitement préparés pour Sotchi, comme jamais auparavant. Cela a fonctionné comme une horloge suisse», a expliqué Rodchenkov, selon qui «des douzaines d'athlètes russes, dont 15 médaillés olympiques» ont profité de ce système.

Rodchenkov a été contraint à la démission fin février après les révélations sur le dopage au sein de l'athlétisme russe qui pourrait être privé des Jeux olympiques de Rio. La question qui se pose aujourd'hui est la suivante : la Russie mérite-t-elle d'être représentée à Rio?

Rodchenkov vit aujourd'hui à Los Angeles. Deux de ses proches sont morts en février à quelques semaines d'intervalles dans des circonstances mystérieuses. Voici comme le journal français Libération décrit le stratagème mis au point selon lui par les Russes :

Rodchenkov affirme avoir mis au point un cocktail associant trois stéroïdes anabolisants -méténolone, trenbolone et oxandrolone-qu'il mélangeait à de l'alcool pour réduire la fenêtre durant laquelle ils pouvaient être détectés. Les services secrets russes sont de leur côté intervenus pour changer les échantillons urinaires prélevés sur des athlètes russes. Selon Rodchenkov, ils remplaçaient avec son aide durant la nuit des échantillons prélevés après les compétitions par des échantillons «propres» prélevés plusieurs mois en amont, pour éviter ainsi que les athlètes russes soient déclarés positif.

Vitali Moutko, le ministre russe des Sports, considère «absurdes» et «sans fondement» les accusations de dopage contre les athlètes russes à Sotchi en 2014.