Nommé en 1994 par des juges conservateurs au poste de procureur «indépendant» pour relancer des enquêtes déjà menées par le procureur «spécial» Robert Fiske sur l'affaire Whitewater et le suicide de Vince Foster, Ken Starr avait démontré au cours des quatre années suivantes le zèle d'un Javert. Et il avait fini par prendre en défaut Bill Clinton lors d'une déposition sous serment qui avait donné naissance à l'affaire Lewinsky et débouché sur l'impeachment du président démocrate.

Il ne faut pas oublier que Starr, tout comme Fiske, n'avait trouvé rien d'incriminant dans le comportement des Clintons dans l'affaire Whitewater et le suicide de Foster, n'en déplaise à Donald Trump. Or, ne voilà-t-il par que l'ancien procureur d'obédience républicaine exprime aujourd'hui des regrets sur la façon dont son enquête et ses retombées ont terni l'héritage de Bill Clinton.

Il se console cependant en pensant que l'oeuvre philanthropique de Clinton à la tête de sa fondation a eu un effet «rédempteur» au cours des dernières années. Selon lui, cette oeuvre est à la hauteur de celle que Jimmy Carter a réalisée depuis la fin de sa présidence.

«Son empathie véritable pour les êtres humains est absolument claire», a-t-il déclaré selon un article publié aujourd'hui dans le New York Times.

L'ironie veut que l'article du Times paraisse le jour où des rumeurs font surface selon lesquelles Starr, aujourd'hui président de l'Université Baylor, soit limogé en raison d'un scandale sexuel impliquant l'équipe de football de l'établissement texan.

L'université n'a pas voulu confirmer ou infirmer cette affaire.