Briguer la présidence des États-Unis, «c'est comme (subir) une coloscopie publique», a déclaré en 2008 Barack Obama à l'un de ses amis en faisant allusion à l'examen rigoureux auquel les médias soumettent les candidats.

L'examen n'est pas agréable, et pas seulement pour celui qui le subit. Car le public découvre parfois des choses sur les aspirants à la présidence qu'il préférerait oublier ou ignorer. C'est pourquoi, de guerre lasse, j'ai fait l'impasse au cours des cinq derniers jours sur Donald Trump.

Mais je trahirais ma mission journalistique si je ne revenais pas sur certaines informations concernant ce candidat républicain qui aspire à la plus haute fonction de son pays. Ainsi, au cours des derniers jours, on a appris que cet homme avait :

- publié pour au moins la cinquième fois sur son compte Twitter une image provenant d'un site raciste ou antisémite (voir l'illustration qui coiffe ce billet);

- versé moins de 10 000$ sur sept ans à des oeuvres caritatives auprès desquelles il s'était engagé à donner plusieurs millions de dollars;

- prêté son nom à la Trump Institute, une entreprise dirigée par un couple de fraudeurs et dont il a fait la publicité en promettant faussement d'offrir au public ses «secrets et stratégies» pour s'enrichir dans l'immobilier;

- profité en Chine, au Bangladesh et au Mexique, entre autres, de pratiques commerciales dont il est aujourd'hui le pourfendeur;

- renouvelé sa promesse de construire un mur le long de la frontière sud lors d'un discours au Colorado, un État clé où les Hispaniques représentent 20% de la population et 15% de l'électorat.

Cette liste n'est sans doute pas exhaustive mais elle permet de donner une idée de l'évolution de la coloscopie à laquelle Trump est soumis.