Comment détourner l'attention du public des ennuis de son rival politique? Donald Trump a fourni une réponse exemplaire à cette question hier en vantant Saddam Hussein et en ébauchant une autre théorie de complot. Résultat : ce matin, les médias américains parlent autant de ses déclarations controversées que des critiques sévères du directeur du FBI à l'encontre d'Hillary Clinton au sujet de ses damnés courriels.

«Saddam Hussein était un sale type, n'est-ce pas?» a déclaré le candidat républicain lors d'un rassemblement en Caroline-du-Nord. «Mais vous savez ce qu'il faisait bien? Il tuait des terroristes. Il le faisait si bien. Ils (les hommes d'Hussein) ne leur lisaient pas leurs droits - ils ne parlaient pas, ils étaient un terroriste, c'était terminé.»

Un porte-parole de l'équipe de Clinton n'a pas manqué de dénoncer Trump, qui n'en était pas à sa première déclaration du genre concernant l'ancien dictateur irakien. «Les éloges de Donald Trump à l'endroit d'hommes forts brutaux ne semblent pas avoir de limites. En réalité, le régime d'Hussein était un commanditaire du terrorisme, qui versait de l'argent aux kamikazes qui attaquaient des Israéliens, entre autres crimes», a déclaré Jake Sullivan, selon qui «les leçons tordus» que Trump tire de l'histoire de «dictateurs brutaux» sont une preuve de son inaptitude à la présidence.

Lors de son discours en Caroline-du-Nord, Trump a par ailleurs insinué que Clinton avait soudoyé la ministre de la Justice Loretta Lynch en laissant entendre qu'elle pourrait rester à son poste.

«Hillary a dit aujourd'hui, du moins d'après ce que j'ai vu à la télévision (...). J'ai du mal à croire qu'elle ait dit cela, mais elle a dit que nous pourrions maintenir la ministre de la Justice à son poste. C'est comme un pot-de-vin, n'est-ce pas? N'est-ce pas une forme de pot-de-vin? Je pense que c'est un pot-de-vin», a dit Trump.

«La ministre de la Justice se dit, si je lui permets de s'en tirer, je demeurerai à mon poste pour encore quatre ou huit autres années, mais si elle perd, je n'ai plus de job. C'est un pot-de-vin! C'est scandaleux!»

Clinton n'a pas fait en public la déclaration que lui prête Trump à propos de Lynch. Celui-ci semble en outre faire fi du fait que la recommandation de ne pas inculper la démocrate pour ses courriels a été faite hier par le directeur du FBI, un républicain ayant servi au sein de l'administration de George W. Bush.