«Difficile de ne pas penser que si Obama avait choisit Kaine en 2008 [celui-ci] ne serait pas le candidat démocrate plutôt qu'Hillary.»

Blake Houndshell, un des membres de la direction du journal Politico, a publié cette réaction sur Twitter après avoir entendu le discours de Tim Kaine lors de son premier rassemblement avec Hillary Clinton, qui l'a choisi comme colistier.

Le sénateur de Virginie n'est pas le plus charismatique des politiciens mais il est peut-être le candidat le plus authentique et attachant parmi ceux que les Américains auront à choisir à l'occasion de l'élection présidentielle de 2016 (seul Mike Pence, colistier de Donald Trump, peut rivaliser avec lui sur ce plan). Parmi les moments forts de son discours :

- son allusion à son beau-père, Abner Linwood Holton, gouverneur républicain de la Virginie, qui n'a pas seulement procédé à l'intégration raciale des écoles publiques de son État mais qui a également envoyé ses propres enfants dans des établissements fréquentés par des Noirs. Kaine a expliqué qu'Hollton l'avait influencé dans ses choix professionnels - avant d'être élu maire de Richmond, il a défendu des causes de droits civiques pendant 17 ans -, dans l'éducation de ses enfants - il les a envoyés dans des écoles intégrées sur le plan racial - et enfin dans sa vie religieuse - il fréquente une église catholique de Richmond composée majoritairement par des Noirs.

- son récit émouvant de ce qu'il a décrit comme la journée la plus difficile de sa vie, le 16 avril 2007, jour du massacre de Virginia Tech, alors qu'il était gouverneur. Il a rappelé le sacrifice d'un professeur d'origine lithuanienne qui avait survécu à l'Holocauste et à l'occupation de son pays par les Soviétiques avant d'émigrer aux États-Unis, où il a été victime de la violence due aux armes à feu en tentant de protéger ses étudiants.

Kaine a attaqué Donald Trump, comme l'exige son rôle de colistier. «Levez la main si vous pensez que ses déclarations d'impôts démontreront qu'il a contribué sa juste part», a-t-il déclaré aux démocrates réunis sur un campus universitaire de Miami. Il a également reproché au candidat républicain d'insulter tout le monde, «sauf Poutine».

Mais ses attaques ont été éclipsées par ses propos optimistes et ses pointes d'humour, de même que par son recours à la langue qu'il a apprise lors de son séjour au Honduras en tant que missionnaire. C'est dans cette langue qu'il a déclaré que Clinton et lui était des «compañeros del alma» (âmes soeurs).

Bref, Kaine a connu un bon départ comme colistier de Clinton, qui a su lui laisser toute la place pour se faire valoir.