Les trois chaînes d'information continue américaines avaient braqué leurs caméras sur une scène où Donald Trump devait faire ce matin une déclaration sur le mouvement des birthers dont il a été le principal promoteur en 2011.

Or, pendant une vingtaine de minutes, des anciens combattants se sont relayés au micro pour vanter en direct le candidat républicain à la présidence, offrant à ce dernier et à son nouvel hôtel de Washington, où se déroulait l'activité, une belle publicité gratuite.

À un moment donné, lassée d'attendre Trump, la chaîne CNN est retournée en studio où ses journalistes ont admis avoir encore une fois été roulés dans la farine par le magnat de l'immobilier. Mais celui-ci a fini par se présenter au micro pour prononcer le plus court discours de sa campagne.

«Hillary Clinton et sa campagne de 2008 a commencé cette controverse» sur le lieu de naissance de Barack Obama, a-t-il déclaré (à partir de 1:06 de la vidéo qui coiffe ce billet). «J'y ai mis fin. J'y ai mis fin. Le président Barack Obama est né aux États-Unis, point final. Maintenant, nous voulons tous retourner (à nos efforts) pour redonner sa grandeur et sa force à l'Amérique.»

La déclaration de Trump comprenait deux mensonges. Clinton et sa campagne n'ont pas lancé le mouvement des birthers en 2008 et Trump n'y a pas mis fin en 2011 en forçant le président à rendre public son extrait de naissance. Trump a lui-même publié plusieurs messages sur son compte Twitter et accordé plusieurs interviews mettant en doute la validité de ce document et le fait qu'Obama ait vu le jour aux États-Unis.

Trump ne s'est évidemment pas excusé d'avoir contribué à ce mouvement jugé raciste par plusieurs observateurs, dont l'immense majorité des Afro-Américains.

La déclaration de Trump ne suffira probablement pas à mettre un terme à la controverse sur son rôle dans cette tentative de miner la légitimité du premier président noir des États-Unis.