Pour la première fois de sa présidence, Barack Obama a vu le Congrès américain passer outre un de ses vetos. Les votes du Sénat et la Chambre signifient à court terme que les familles des victimes du 11-Septembre pourront désormais poursuivre l'Arabie saoudite pour son rôle présumé dans les attentats.

La Maison-Blanche avait fait valoir que la nouvelle loi irait à l'encontre du principe d'immunité qui protège les États-Unis de poursuites judiciaires. Sa mise en application, par contrecoup, pourrait exposer les États-Unis à des poursuites à travers le monde.

Les responsables saoudiens ont toujours nié que le royaume ait joué un rôle dans le financement ou l'organisation des attentats d'Al-Qaïda. La commission d'enquête sur le 11-Septembre a conclu qu'aucune preuve n'existait pour incriminer le gouvernement saoudien en tant qu'institution. Mais ses conclusions n'ont pas exclu de façon formelle la possibilité que des responsables secondaires ou des parties du gouvernement saoudien aient été mêlés au complot de près ou de loin.

Le Sénat a passé outre le veto d'Obama par un vote de 97 voix à 1 (celle du chef de la minorité démocrate Harry Reid, qui se retirera en janvier). Le compte final à la Chambre : 348-77. Une majorité des deux tiers dans les deux chambres était nécessaire pour passer outre au veto présidentiel.

À noter que 28 sénateurs ont signé une lettre mettant en garde contre les «conséquences imprévues» de la nouvelle loi. Ces sénateurs n'ont cependant pas voulu se mettre à dos les familles des victimes du 11-Septembre ou des adversaires plus ou moins opportunistes.