Après avoir accepté ou condamné du bout des lèvres le racisme, la xénophobie et le sexisme de Donald Trump, plusieurs caciques républicains ont annoncé au cours des dernières heures leur opposition au candidat présidentiel de leur parti. Parmi les figures les plus importantes, notons John McCain, qui a retiré son appui à Trump après avoir été lui-même la cible de ses insultes, et Condoleezza Rice, qui est sortie de son mutisme pour appeler le magnat de l'immobilier à se retirer de la course.

Ces républicains ont probablement été dégoûtés par les propos de Trump enregistrés à son insu en 2005 et diffusés vendredi par le Washington Post. Mais, de façon générale, leur sauve-qui-peut relève d'un calcul politique évident : ils craignent désormais que l'ensemble du ticket républicain, de Trump aux candidats du Sénat et de la Chambre des représentants, ne connaisse une défaite désastreuse le 8 novembre, comme le souligne le New York Times dans cet article.

Le Times estime à 36 le nombre de représentants, de sénateurs et de gouverneurs républicains qui avaient hier soir exprimé leur opposition à Trump à la suite des dernières révélations sur son comportement avec les femmes. La situation est sans précédent. Pourrait-elle forcer Trump à abandonner la course? Rien n'est moins sûr. En fait, on peut envisager une situation où le candidat républicain fera campagne contre l'establishment républicain, Hillary Clinton et les médias.

Il pourrait même citer un sondage réalisé pour Politico et publié aujourd'hui indiquant que seulement 12% des électeurs républicains estiment qu'il devrait mettre fin à sa campagne (contre 70% des démocrates).

On en saura évidemment davantage sur la stratégie de Trump à l'occasion du deuxième débat présidentiel, tenu ce soir à St-Louis. En attendant, il n'est pas interdit de penser que le sauve-qui-peut des caciques républicains prendra encore plus d'ampleur au lendemain de ce duel.