Mardi, à une semaine de l'élection présidentielle, le FBI crée la surprise en mettant en ligne un vieux rapport sur l'amnistie controversée par le président Bill Clinton du courtier Marc Rich. Un porte-parole de la police fédérale met cette mise en ligne d'une enquête close en 2005 sur le compte d'une coïncidence liée à une demande d'accès à l'information.

Le lendemain, le journal The Hill révèle que le FBI enquête sur un stratagème orchestré par une famille saoudienne pour aider financièrement Patrick Murphy, adversaire démocrate du sénateur républicain de Floride sortant Marco Rubio. Le FBI a refusé de commenter cette affaire qui semble s'être déroulée à l'insu de Murphy lorsqu'il était candidat à la Chambre des représentants.

Le même jour, le Wall Street Journal fait état des dissensions au sein du FBI à propos d'une enquête sur la Fondation Clinton dont l'origine est un livre, Clinton Cash, publié par un ancien conseiller de George W. Bush et financé par un des bailleurs de fonds du site Breitbart News, dont le patron, Steve Bannon, a pris congé pour diriger la campagne de Donald Trump.

L'auteur de Clinton Cash, Peter Schweizer, a été interrogé à sept reprises par des agents du FBI. Dans son livre, il tente de démontrer qu'Hillary Clinton a fait des faveurs aux donateurs de la fondation familiale à titre de secrétaire d'État. Plusieurs médias se sont intéressés à son livre, concluant à l'apparence de conflits d'intérêts sans toutefois prouver de quid-pro-quo.

Des supérieurs de ces agents du FBI ainsi que des procureurs du ministère de la Justice (qui ne doivent pas leurs postes à l'administration en place) leur ont signifié qu'ils n'avaient récolté aucun fait justifiant la poursuite de leur enquête. Ils ont notamment qualifié de ouï-dire les propos enregistrés d'un suspect dans une autre affaire qui parlait de «marchandages» conclus par les Clinton avec leurs donateurs.

Ce qu'on peut lire dans le Wall Street Journal découle en partie de la colère de ces agents. Des agents qui semblent avoir démontré un zèle anti-Clinton aussi grand que celui des journalistes de Breitbart.

Et tout ça se passe au sein d'une agence fédérale qui doit maintenir le silence sur les enquêtes n'ayant pas été menées à terme. On sait que ce principe n'a pas été respecté par le directeur dur FBI, James Comey, dans l'affaire des courriels d'Hillary Clinton, relancée à 11 jours de l'élection présidentielle (malgré le fait que plusieurs responsables du FBI étaient au courant depuis des semaines des nouveaux courriels découverts sur un ordinateur partagé par Anthony Weiner et Huma Abedin). Semble-t-il que Comey craignait des fuites qui l'auraient exposé à des accusations de camouflage.

Mais que se passe-t-il donc au sein du FBI, où toutes les fuites et entorses au protocole semblent permises à quelques jours du scrutin présidentiel?