Près d'un mois après les élections du 8 novembre, le gouverneur républicain de Caroline du Nord, Pat McCrory, a fini par concéder la victoire à son adversaire démocrate Roy Cooper, qui l'a battu par plus de 10 000 voix. Mais les parlementaires républicains de cet État n'avaient pas dit leur dernier mot.

Hier, réunie lors d'une session spéciale, la majorité républicaine de la chambre basse de la Caroline du Nord a déposé une série de mesures destinées à réduire les pouvoirs du gouverneur de leur État. L'une de ces mesures mettrait fin au contrôle exercé par le gouverneur sur les commissions électorales de l'État; une autre permettrait au Sénat de l'État de bloquer les nominations de membres du cabinet du gouverneur; une autre encore enlèverait au gouverneur son pouvoir de nommer les administrateurs du réseau des universités publiques de Caroline du Nord; et j'en passe.

Le président du Parti démocrate a dénoncé cette tentative d'«usurpation du pouvoir» et le gouverneur désigné a appelé les élus républicains à mettre fin «à ce processus qui pourrait finir par nuire aux citoyens de Caroline du Nord, tout comme l'a fait la loi HB2».

La loi HB2, rappelons-le, est cette mesure adoptée par les parlementaires républicains lors d'une session spéciale en mars dernier pour obliger les transgenres à fréquenter les toilettes correspondant au sexe figurant sur leur acte de naissance. L'adoption de cette loi a entraîné un boycottage de l'État par des entreprises et des artistes et contribué à la défaite de McCrory.

Si les nouvelles mesures sont adoptées par les deux chambres de la Caroline du Nord, le gouverneur McCrory aurait en principe le droit de les promulguer avant l'entrée en fonction du vainqueur de l'élection du 8 novembre. Oserait-il le faire?