Donald Trump. Sarah Palin. Sean Hannity. À une autre époque, ils comparaient Julian Assange à un terroriste d'Al-Qaïda ou appelaient à son exécution. Et voilà qu'ils sont aujourd'hui les plus grands défenseurs du fondateur de WikiLeaks, préférant croire en sa parole plutôt qu'en celle des services de renseignement américains.

Bien sûr, l'ex-gouverneure d'Alaska et l'animateur de Fox News ne comptent pas parmi les Américains les plus choyés en matière de discernement. «Julian, je m'excuse», a écrit Palin sur sa page Facebook hier soir en regardant l'interview accordée par Assange à Hannity (voir la vidéo qui coiffe ce billet).

Mais le président désigné tombe dans une autre catégorie, ne serait-ce qu'en raison du rôle qu'il s'apprête à jouer à la Maison-Blanche.

Dans un peu plus de deux semaines, Trump devra miser sur la collaboration des 17 agences de renseignement américaines pour assurer la protection du pays dont il deviendra le 45e président. Certes, l'une ou l'autre de ces agences ont commis des erreurs majeures par le passé, mais celles-ci ont souvent résulté de pressions indues venant du président en fonction et de son entourage.

D'où la question qui taraudent plusieurs Américains en lisant les gazouillis surréalistes de Trump : comment le président désigné peut-il traiter avec autant de mépris ou d'hostilité les conclusions sur le piratage russe que lui présenteront vendredi à New York le directeur du FBI James Comey et le directeur du Renseignement national James Clapper? Ne devrait-il pas au moins feindre d'être intéressé par ce qu'ils ont dire? Ne devrait-il pas attendre de les rencontrer avant de dénigrer leurs conclusions?

La réponse relève peut-être d'un besoin impérieux de la part de Trump de nier toute possibilité que la Russie ait pu l'aider à l'emporter. Et pourtant, personne ayant un peu de jugement n'oserait prétendre que cette aide ait pu être déterminante dans sa victoire.

Faut croire que l'homme est insécure. Très.