Plusieurs démocrates réclament la démission du ministre de la Justice Jeff Sessions à la suite de révélations publiées dans le Washington Post selon lesquelles il a rencontré l'ambassadeur de Russie à Washington à deux reprises pendant la campagne présidentielle.

«Jeff Sessions a menti sous serment durant son audition devant le Sénat en vue de sa confirmation», a déclaré Nancy Pelosi, chef de la minorité démocrate à la Chambre des représentants. «Sous peine de parjure, il a déclaré à la Commission judiciaire du Sénat, ''J'ai été qualifié une fois ou deux de partisan (surrogate) pendant cette campagne et je n'ai pas eu de communications avec les Russes''. Nous savons maintenant que cette déclaration est fausse.»

«Maintenant, après avoir menti sur ses relations avec les Russes, le ministre de la Justice doit démissionner», a ajouté Pelosi. Un vingtaine de démocrates de la Chambre et au moins quatre sénateurs, dont le chef de la minorité au Sénat, Chuck Schumer, ont également appelé à la démission de Sessions.

D'autres démocrates ont plutôt réclamé que Sessions se récuse de l'enquête qu'il supervise en tant que ministre de la Justice sur le rôle de la Russie dans l'élection présidentielle américaine et les liens présumés de la Russie avec le camp Trump. Ils demandent du même souffle la nomination d'une enquêteur indépendant.

Font partie de ce groupe le sénateur du Minnesota Al Franken, qui a posé à Sessions la question à laquelle ce dernier est aujourd'hui accusé d'avoir répondu de façon mensongère :

Sessions, le premier sénateur à appuyer Trump et l'un de ses supporteurs les plus importants, a reconnu hier avec rencontré l'ambassadeur Sergueï Kislyak en juillet et en septembre. Il a cependant nié avoir parlé avec lui de la campagne présidentielle. Une de ses porte-parole a précisé que la réponse du futur ministre de la Justice devant le Sénat n'avait pas été trompeuse parce que son patron avait rencontré Kislyak à titre de sénateur et non de partisan de Trump.

Elle précise cependant que Sessions et ses conseillers ne se souviennent pas des sujets abordés par les deux hommes lors de leurs rencontres.

Le New York Times publie également aujourd'hui une exclusivité concernant les liens présumés du camp Trump avec la Russie. Le quotidien explique que des membres de l'administration Obama se sont assurés de disséminer les informations concernant le rôle de la Russie dans l'élection présidentielle aux personnes ayant une autorisation de sécurité au sein du gouvernement, dont des élus, afin que ces informations ne disparaissent pas avec l'arrivée de l'administration Trump et puissent être récupérées par les enquêteurs compétents.

Le Times révèle en outre que les services de renseignement britanniques et néerlandais ont alerté leurs collègues américains de contacts entre membres de l'entourage de Trump et des agents russes. Le journal n'identifie pas les alliés de Trump qui auraient eu de tels contacts.

Ajout : Deux républicains de la Chambre des représentants, dont le numéro deux Kevin McCarthy, ont demandé ce matin à Sessions de se récuser. L'autre est Jason Chaffetz, président d'une commission chargée de surveiller le gouvernement.

Les sénateurs du Maine Susan Collins et Rob Portman d'Ohio ont également demandé à Sessions de se récuser.