Breitbart News, dont l'ancien patron, Steve Bannon, est aujourd'hui le conseiller principal de Donald Trump, s'est distingué au cours des dernières années en faisant la part belle aux théories de complot, aux crimes commis par des immigrés clandestins et aux violences faites aux femmes dans les sociétés musulmanes.

Pour se convaincre de l'influence de Breitbart - et de l'esprit qui anime ce site d'extrême-droite - sur l'administration républicaine, il suffit de mentionner trois développements récents :

1) samedi, le président accuse Barack Obama de l'avoir mis sur écoute durant le dernier mois de l'élection présidentielle de 2016, s'inspirant en partie ou en totalité d'un article publié la veille sur Breitbart;

2) mardi dernier, lors de son discours devant le Congrès, Trump annonce la création d'un bureau chargé de recenser les crimes commis par les immigrés clandestins;

3) aujourd'hui, dans son nouveau décret migratoire, il ordonne au ministre de la Sécurité intérieure de recueillir et de diffuser des informations «concernant le nombre et le type d'incidents violents contre les femmes, incluant les soi-disant ''crimes d'honneur'', commis aux États-Unis par des ressortissants étrangers».

Trois rappels :

1) les immigrés clandestins commettent en moyenne moins de crimes que les citoyens américains;

2) en 2014, le ministère de la Justice a compté 30 crimes d'honneur aux États-Unis, alors qu'environ 1 500 Américaines sont tuées bon an mal dans des disputes conjugales;

3) le président veut réduire le budget consacré à la lutte contre la violence faite aux femmes.

Conclusion : ce matin, Sarah Huckabee, porte-parole de Trump, a laissé entendre que son patron se fiait davantage aux articles de Breitbart qu'aux avis du directeur du FBI James Comey. Et les lecteurs de Breitbart d'applaudir.