Pas moins de 58% des Américains pensent que Donald Trump est déconnecté de la réalité des gens ordinaires et 62% d'entre eux estiment que cette critique s'applique aussi au Parti républicain, selon un sondage Washington Post/ABC News publié le week-end dernier.

De quoi réjouir les démocrates? Pas vraiment. Selon le même sondage, 67% des Américains croient que le parti d'Hillary Clinton et de Barack Obama est déconnecté. Et il faut se demander si l'ancien président aide la cause des siens en acceptant, comme il vient de le faire, la somme de 400 000$ pour donner en septembre un discours sur le système de santé à l'occasion d'un colloque organisé par une banque d'affaires de Wall Street (Cantor Fitzgerald).

Les défenseurs d'Obama disent qu'il n'agit pas autrement que ses prédécesseurs, qu'il serait fou de lever le nez sur une telle somme, que l'épaisseur de son porte-feuille n'est pas d'intérêt public. Mais, en ces temps de grogne contre les élites, peut-il conserver une certaine crédibilité politique après avoir sauté sur la première occasion offerte par Wall Street de s'enrichir?

N'entache-t-il pas les efforts de certains démocrates pour renouveler l'image de leur parti après une défaite amère lors de l'élection présidentielle du 8 novembre dernier?

Bref, ne donne-t-il pas l'impression d'être déconnecté?

Tout en réfléchissant à ces questions, il ne faut pas oublier que Barack et Michelle Obama ont signé des contrats d'édition qui leur vaudront des dizaines de millions de dollars pour les livres qu'ils feront paraître dans un avenir rapproché.

Il faut aussi tenir compte du fait qu'Obama entend jouer un rôle pour favoriser l'engagement civique des jeunes générations et renverser les gains républicains dans les législatures de plusieurs États américains.