Au lendemain du témoignage accablant de James Comey qui a inspiré au Daily News de New York une première page lapidaire, Donald Trump se dit lavé de tout soupçon dans un gazouillis matinal où il traite l'ancien directeur du FBI de «fuiteur».

Le président américain rejette ainsi les deux principales accusations de Comey lors de son audition devant la commission du Renseignement du Sénat, à savoir qu'il est un fieffé menteur et qu'il a tenté de faire dérailler l'enquête du FBI sur Michael Flynn, son ancien conseiller à la sécurité nationale.

Le chef de la Maison-Blanche balaie également du revers de la main le fait que le procureur spécial Robert Mueller a fort probablement déjà lancé une enquête pour déterminer s'il a commis une entrave à la justice.

L'accusation de «fuitage» formulée par le président Trump fait référence à un aveu de l'ex-patron du FBI : celui-ci a admis hier avoir orchestré la fuite de notes de ses conversations avec le président à la presse afin de provoquer la nomination d'un procureur spécial pour enquêter sur l'affaire russe. Mission accomplie.

Comey dit avoir agi ainsi après que le président l'a menacé de sortir des «enregistrements» s'il parlait à la presse. Il n'était plus directeur du FBI, ayant été congédié «à cause de l'enquête russe», selon son témoignage d'hier.

Lors de ce même témoignage, Comey a lancé : «Lordy, j'espère qu'il y a des enregistrements!»

P.S. : L'emploi des mots «fuite» ou «fuiteur» ne doit pas laisser croire que Comey a commis une faute professionnelle et encore moins un crime. Il était citoyen et non plus directeur du FBI lorsqu'il a demandé à un ami de partager avec un journaliste du New York Times le contenu de notes qui ne contenaient aucune information classifiée.