Dans le grand ordre des choses, le sénateur républicain de l'Utah Mike Lee demeure un acteur relativement mineur à Washington. Mais il a fait hier une déclaration sur Facebook qui illustre le caractère vicié du processus qui doit mener à un vote jeudi prochain au Sénat sur un projet de loi pour remplacer l'Obamacare.

Le sénateur Lee est l'un des 13 hommes choisis par le chef de la majorité au Sénat, Mitch McConnell, pour rédiger ce texte (dans l'illustration qui coiffe ce billet, il est le quatrième dans la rangée du milieu, si l'on compte en commençant par la gauche). Il s'est peut-être plaint de l'absence ahurissante de femmes parmi cet aréopage masculin, mais j'ai dû rater sa déclaration sur le sujet.

Ce que je n'ai pas raté, cependant, c'est cette sortie sur Facebook dans laquelle il dit notamment ceci à ses électeurs :

«Il est devenu de plus en plus évident au cours des derniers jours que, même si nous pensions que nous étions chargés d'écrire un projet de loi au sein du groupe de travail, le texte ne sera pas écrit par nous. Il semble qu'il sera écrit par une poignée de personnes employées par l'état-major républicain du Sénat. Si vous êtes frustrés par le manque de transparence de ce processus, je partage votre frustration.»

Lee, faut-il le rappeler, est un républicain. Les démocrates s'arrachent les cheveux depuis un certain temps déjà en dénonçant ce manque de transparence et la procédure accélérée qui devrait mener à la mise au vote d'un texte qui n'aura fait l'objet d'aucune audition parlementaire, aucune discussion avec les parties intéressées, aucun débat digne de ce nom.

Difficile de ne pas tomber d'accord avec ceux qui voient dans ce manque de transparence la preuve que le texte n'a pas pour but d'améliorer le système de santé américain mais plutôt de réduire les impôts des Américains les plus riches à hauteur de 1 000 milliards de dollars sur dix ans.