Donald Trump se défend d'avoir menti en laissant entendre que des enregistrements de ses conversations avec l'ancien directeur du FBI James Comey à la Maison-Blanche existaient. Lors d'une interview accordée à l'émission Fox & Friends et diffusée ce matin, le président américain a affirmé que son gazouillis sur le sujet découlait de sa préoccupation concernant la surveillance tous azimuts à laquelle s'était livré selon lui Barack Obama au cours de sa présidence.

Autrement dit, le 44e président aurait très bien pu installer à la Maison-Blanche un système permettant d'enregistrer les conversations.

«Vous ne savez jamais ce qui se passe quand vous voyez que l'administration Obama [...] faisait tout ce démasquage et toute cette surveillance et que vous lisez sur ce sujet [...], l'horrible situation avec la surveillance partout», a dit le chef de la Maison-Blanche.

Le président a surtout profité de cette interview pour mettre en cause l'impartialité du procureur spécial Robert Mueller, chargé de l'enquête russe et de toutes les autres affaires s'y rattachant. Il a dit que Mueller était un «très, très bon ami de Comey, ce qui est gênant» (voir la vidéo qui coiffe ce billet).

«Nous allons voir, a-t-il ajouté. Je peux dire que les gens qui ont été embauchés [par Mueller] sont tous des supporteurs d'Hillary Clinton. [...] Tout ça est ridicule», a-t-il dit.

On trouve ici une liste des avocats dont l'embauche a été confirmée par Mueller. Leur appartenance politique n'est pas indiquée. Mais je prends un nom au hasard: Lisa Page. Au ministère de la Justice américain, elle a poursuivi des membres du clan mafieux Lucchese et des ressortissants bulgares impliqués dans du blanchiment d'argent. Elle a aussi agi comme conseillère juridique au sein du FBI. Se peut-il qu'elle ait été choisie pour ses qualités professionnelles?

N'empêche, certains observateurs ont vu la déclaration de Trump sur Mueller comme un prélude au renvoi de ce dernier. On verra bien.

P.S. : Le Washington Post publie un long et fascinant reportage sur «le combat secret d'Obama pour punir la Russie» pendant que le gouvernement de Vladimir Poutine s'ingérait dans la campagne présidentielle pour ternir Hillary Clinton et aider Donald Trump à se faire élire.

Certains anciens conseillers d'Obama regrettent amèrement aujourd'hui qu'il n'ait pas fait davantage pour contrer cette ingérence pendant la campagne. Selon eux, le président aurait dû surmonter sa crainte d'être accusé de partisanerie. Obama croyait de son côté que Clinton gagnerait et qu'il pourrait s'attaquer au problème russe après le 8 novembre.

On connaît la suite.