Permettez-moi de citer la fin du billet que je signais hier sur la déclaration de Donald Trump condamnant nommément le KKK, les néonazis et les suprémacistes blancs à la suite des violences raciales du week-end dernier à Charlottesville : «Trop peu, trop tard, cette déclaration? Chose certaine, il sera intéressant d'entendre le président revenir sur la question raciale sans téléprompteur.»

Eh bien, le président n'est pas seulement revenu sur cette question sans téléprompteur aujourd'hui. Il est également revenu à sa position initiale qui avait tant été décriée. «Je pense qu'il y a des torts des deux côtés», a-t-il déclaré lors d'un point de presse impromptu, combatif et peut-être suicidaire à la tour Trump, donnant par ailleurs l'impression qu'il ne trouvait rien à redire à la cause qui a attiré des centaines de suprémacistes blancs à Charlottesville.

«Nombre de ces personnes étaient là pour protester le déboulonnage de la statue de Robert E. Lee», a déclaré Trump. «Cette semaine, c'est Robert E. Lee et cette semaine, Stonewall Jackson. Est-ce que George Washington est le prochain? Vous devez vous poser la question, où cela s'arrêtera-t-il?», a-t-il demandé en soulignant que le premier président américain avait été propriétaire d'esclaves.

Robert E. Lee a commandé les forces armées des États esclavagistes pendant la guerre de Sécession. Plusieurs municipalités du Sud ont décidé de déboulonner ces statues qui rappellent cette époque où les États confédérés ont fait la guerre pour perpétuer l'esclavage. Il n'a jamais été question de remettre en question la place de Washington et des autres présidents esclavagistes dans l'histoire américaine.

La déclaration de Trump a réjoui l'ancien dirigeant du Ku Klux Klan David Duke. «Merci Monsieur le président d'avoir eu le courage et l'honnêteté de dire la vérité sur Charlottesville et de condamner les terroristes de gauche BLM/Antifa», a-t-il écrit sur Twitter.

La représentante républicaine de Floride Ilena Ros-Lehtinen a dénoncé le «relativisme» de Trump lorsqu'il s'agit du «KKK, des sympathisants nazis et des suprémacistes blancs».

«Excusez-vous», a pour sa part déclaré le représentant républicain du Texas Will Hurd. «Le racisme, l'intolérance, l'antisémitisme sous toutes ses formes sont inacceptables. Et le leader du monde libre ne devrait pas être ambigu à ce sujet.»

On trouve ici d'autres réactions aux propos de Trump.