Le compte à rebours est commencé pour les «Dreamers».

Comme prévu, le ministre de la Justice Jeff Sessions a confirmé ce matin la fin du programme qui met à l'abri d'une expulsion quelque 800 000 immigrés clandestins arrivés aux États-Unis avec leurs parents avant l'âge de 16 ans. La question est désormais de savoir si le Congrès pourra mettre à profit le délai de six mois avant l'entrée en vigueur de cette décision pour légaliser le statut des «Dreamers» inscrits au programme DACA (Deffered Action for Childhood Arrivals) mis en place par Barack Obama en juin 2012.

La réponse tiendra en grande partie à la position qu'adoptera le président de la Chambre des représentants, Paul Ryan, dans ce dossier. Plusieurs membres de son groupe refuseront de voter en faveur d'un projet de loi permettant aux «Dreamers» de rester aux États-Unis. Cela dit, un tel texte peut être adopté avec l'appui de républicains modérés et des démocrates de la Chambre. Ryan osera-t-il provoquer une rébellion chez les conservateurs purs et durs de son groupe pour assurer l'adoption d'un tel projet de loi?

Si le Congrès ne parvient pas à s'entendre sur un projet de loi, près de 600 000 «Dreamers» pourraient commencer à être expulsés à partir du 5 mars 2018. Les autorités fédérales connaissent déjà leurs adresses. Elles ne devraient pas avoir trop de mal à les retrouver, à moins que ces «Dreamers» ne choisissent d'abandonner leur travail ou leurs études et de vivre dans l'ombre.

À noter que Sessions a justifié la fin du DACA en affirmant que ce programme était inconstitutionnel. Or, les avis sont très partagés sur ce sujet et l'opinion de la Cour suprême aurait pu faire mentir le ministre anti-immigration.