Il y a deux semaines, quatre soldats d'élite appartenant aux Green Berets ont perdu la vie dans une embuscade dressée par une cinquantaine de combattants du groupe État islamique au Niger. Depuis, le Pentagone n'a fourni aucune explication sur ce qui s'est passé. Et le président n'a pas encore fait un seul commentaire public sur le sujet.

Pourquoi a-t-il maintenu ce silence? Un journaliste a posé la question à Donald Trump hier lors de sa conférence de presse impromptue aux côtés de son nouveau meilleur ami, Mitch McConnell. Le chef de la Maison-Blanche l'a esquivée en répondant qu'il avait écrit des lettres aux familles des soldats décédés et qu'il entendait les appeler dans la prochaine semaine.

Puis Trump s'est assuré d'évacuer complètement le sujet des «bérets verts» au Niger en affirmant faussement que Barack Obama et la plupart de ses prédécesseurs «ne faisaient pas d'appels» aux familles de soldats morts au combat. Il a précisé que «ses» généraux lui avaient refilé cette information. Vertement critiqué par d'anciens membres de l'administration Obama, le 45e président en a remis une couche ce matin en donnant l'impression de politiser la mort au combat du fils de son chef de cabinet.

«Demandez au général (John) Kelly s'il a reçu un appel d'Obama», a-t-il dit lors d'une interview radiophonique.

Au moins un général à la retraite, Mark Hertling, a trouvé «honteuse» la façon dont Trump a traité les questions entourant la mort des «bérets verts», comme on peut le voir dans la vidéo ci-dessous dont j'extraie une citation :

«À plusieurs occasions... le président a menti et il a tenté de blâmer les généraux pour les mensonges qu'il a proférés. Et puis la chose la plus importante est qu'il cherchait des excuses pour ne pas avoir établi un contact (avec les familles des soldats morts) après 12 jours. Ces trois choses font mal paraître un commandant en chef. Vous me demandez d'être votre analyste militaire, c'est la chose la plus simple que j'ai analysée jusqu'à aujourd'hui. Je mets ce que le président a fait hier dans une catégorie honteuse, à vrai dire. Mes collègues et mes pairs, retraités ou actifs, ressentent la même chose.»

Que s'est-il passé au Niger? Le Pentagone continue son enquête, semble-t-il. En attendant, Trump ne veut pas en parler. Il a déjà avoué son mépris pour les soldats qui se font capturer. En a-t-il autant pour ceux qui tombent sous les balles de l'EI?