«Ils ont des saletés sur elle. Ils ont des milliers de courriels.»

En avril 2016, un professeur proche du Kremlin a envoyé ce message par courriel à George Papadopoulos, conseiller de la campagne présidentielle de Donald Trump, selon des documents présentés en cour par le procureur spécial Robert Mueller, chargé d'enquêter sur une collusion possible entre des membres de l'entourage du président et le gouvernement russe.

Papadopoulos a plaidé coupable à une accusation d'avoir menti aux agents du FBI à propos de cette conversation, a révélé aujourd'hui Mueller. Arrêté discrètement à l'aéroport Dulles de Washington le 27 juillet dernier, il collabore depuis avec l'équipe du procureur spécial.

Selon les documents présentés par l'équipe de Mueller, plusieurs membres de la campagne de Trump étaient au courant du contact entre le professeur et Papadopoulos. Le professeur, qui n'est pas identifié, a présenté le conseiller du futur président à des Russes, dont un représentant du ministère des Affaires étrangères russe et une femme non identifiée.

«Nous sommes très excités par la possibilité d'une bonne relation avec M. Trump», a écrit la femme à Papadoulos dans un courriel, selon les documents de cour.

Papadopoulos a tenté d'organiser plusieurs rencontres entre des représentants russes et des membres de l'entourage de Trump, selon les documents. Son empressement relance les questions autour de la rencontre entre une avocate russe et Paul Manafort, Jared Kushner et Donald Trump fils à la Trump Tower en juin 2016.

Le plaidoyer de culpabilité et la collaboration de Papadoulos représentent la surprise d'une journée marquée par l'inculpation de l'ancien président de la campagne de Trump, Paul Manafort, et d'un de ses associés, Richard Gates, qui font l'objet de 12 chefs d'accusation, parmi lesquels complot contre les États-Unis, blanchiment, fausses déclarations et non déclarations de comptes détenus à l'étranger.

Ces accusations ne sont pas liées à la campagne présidentielle, ce que Donald Trump a tenu à rappeler aujourd'hui en précisant : «Il n'y a AUCUNE COLLUSION.» Le président a répété que seule Hillary Clinton et son camp s'étaient livrés à de la collusion avec les Russes pour influencer l'élection présidentielle.

Au moment d'écrire ces lignes, Trump n'avait cependant pas publié de tweet sur Papadopoulos, dont le rôle dans la campagne présidentielle a été minimisée par la porte-parole de la Maison-Blanche.