La justice américaine n'a pas donné suite à l'idée de Donald Trump d'envoyer le suspect de l'attentat de New York à Guantanamo, ce trou noir juridique où croupissent depuis des années des suspects de terrorisme, la plupart sans jugement. Sayfullo Saipov sera jugé devant un tribunal fédéral de Manhattan.

Un peu avant minuit, hier soir, le président a cependant publié un premier tweet dans lequel il a réclamé la peine de mort pour Saipov. Il a répété ce matin cette même opinion susceptible de nuire au travail des procureurs fédéraux dans un procès à venir. Les avocats de Saipov pourront invoquer les gazouillis de Trump pour faire valoir que leur client ne peut obtenir un procès équitable, ayant déjà été condamné par le président des États-Unis.

Trump n'est pas le premier président à avoir tenu des propos semblables concernant un suspect d'un crime horrible. Barack Obama, par exemple, avait prédit la peine de mort pour Khaled Cheikh Mohammed, cerveau autoproclamé des attentats du 11 septembre 2001, qui est jugé par un tribunal militaire à Guantanamo.

Mais Donald Trump ne s'est pas arrêté là hier. Il a également mis en cause l'ensemble du système judiciaire américain lors d'une intervention devant les journalistes (voir la vidéo qui coiffe ce billet) : «Nous avons besoin d'une justice plus rapide et plus forte que nous avons actuellement. Car ce que nous avons maintenant, c'est une farce et une source de moqueries. Et on se demande pourquoi ce genre de choses arrive?»

L'ironie veut que la déclaration de Trump sur la peine de mort risque de prolonger indûment le procès éventuel de Saipov.