La famille typique américaine - quatre personnes avec revenu annuel de 59 000$ - devrait sauver 1 182$ par année grâce à la baisse d'impôts «majeure, majeure» - selon l'expression de Donald Trump - que les républicains du Congrès ont dévoilée hier.

«Ce plan est conçu pour classe moyenne de ce pays qui mérite un coup de pouce», a déclaré le président de la Chambre des représentant Paul Ryan en présentant un texte législatif de 429 pages incluant une baisse d'impôt pour les sociétés (de 35 à 20%) et une réduction d'impôt sur le revenu, qui passera de sept à quatre tranches, la plus élevée demeurant à 39,5%.

«Nous voulons donner aux Américains une baisse d'impôts géante pour Noël», a pour sa part déclaré le président.

Si l'argumentaire de vente de Ryan fonctionne, les républicains du Congrès auront des chances de faire oublier le fiasco autour de leur réforme de la santé et d'adopter un premier projet de loi majeur, pour reprendre l'expression du jour, depuis l'arrivée de Trump à la Maison-Blanche.

Fonctionnera-t-il? Les critiques de la réforme fiscale des républicains s'empressent de dire que la famille typique américaine de quatre devrait en fait encaisser une augmentation d'impôts à partir de 2024 en raison de la disparition d'un crédit d'impôt et d'un changement dans l'indexation de l'inflation.

Et puis, ajoutent-ils, peut-on penser qu'une réduction d'impôts de 100$ par mois soit «majeure, majeure»? Ce qui l'est, cependant, c'est la baisse d'impôts des sociétés, qui leur permettrait de sauver 847 milliards de dollars sur dix ans. L'élimination programmée de l'impôt sur les successions évaluées à plus de 5,49 millions de dollars permettrait par ailleurs aux Américains les plus riches de sauver 172 milliards de dollars. Et la création d'un taux d'imposition de 25% pour les contribuables qui paient l'impôt sur les sociétés à titre individuel - une façon utilisée par les riches pour réduire leur obligation fiscale - coûterait 448 milliards de dollars.

Le plan républicain épongerait une partie de ces coûts en éliminant des déductions, incluant celles auxquelles ont droit aujourd'hui les contribuables qui vivent dans les États où les impôts locaux sont les plus élevés, dont New York et la Californie.

Malgré tout, la réforme fiscale des républicains sera en grande partie financée par un emprunt massif de 1 500 milliards de dollars sur dix ans.

Il est entendu que l'argumentaire de vente des républicains fonctionnera si ceux-ci parviennent à convaincre les membres de la classe moyenne que l'endettement additionnel de leur pays ne profitera pas en majeure partie au «1%» les plus riches, comme le soutiennent les démocrates.

On trouve des analyses du plan républicain ici, ici et ici. L'objectif des républicains d'adopter une réforme fiscale d'ici la fin d'année est pour le moins ambitieux. La bataille à venir opposera non seulement les diverses factions républicaines mais également les différents lobbys touchés par les changements proposés.