On doit la déclaration qui coiffe ce billet à Mitch McConnell. Le chef de la majorité au Sénat l'a prononcée après l'adoption, par 51 voix contre 49, d'une réforme de la fiscalité assortie d'une baisse d'impôts qui coûterait à l'État fédéral 1 000 milliards de dollars de revenus en moins sur dix ans selon une analyse du Joint Committee on Taxation (JCT), un organisme du Congrès.

Le Sénat et la Chambre des représentants doivent maintenant fondre leurs réformes respectives dans un projet de loi commun. Leur objectif est de s'entendre avant Noël sur un texte que pourrait promulguer Donald Trump et revendiquer comme la plus grande réalisation de sa présidence.

«Nous avons désormais l'occasion de rendre l'Amérique plus compétitive, d'éviter que des emplois ne soient délocalisés et d'apporter une aide substantielle à la classe moyenne», a déclaré le sénateur du Kentucky après l'adoption d'un projet qui abaisserait le taux d'imposition des entreprises à 20%, contre 35% aujourd'hui, et favoriserait les contribuables les plus fortunés.

Évidemment, Mitch McConnell ne croit pas à l'analyse du JCT. Il a affirmé que la baisse d'impôts de 1 500 milliards de dollars prévue dans le projet du Sénat ne coûterait pas un sou à l'État. Contrairement aux conclusions de plusieurs experts, il a estimé que cette baisse d'impôts générerait de nouvelles recettes fiscales égales ou supérieures aux cadeaux fiscaux accordés. Un seul républicain - le sénateur Bob Corker du Tennessee - a refusé de prêté foi à cet argument relevant du vaudou économique.

«Les historiens se remémoreront le 1er décembre 2017 et concluront que c'était l'un des grands braquages de l'histoire des États-Unis parce que les républicains pillent le Trésor», a écrit sur Twitter Bernie Sanders.

La déclaration du sénateur indépendant du Vermont a peut-être inspiré au New York Times le titre de cet éditorial : «Un braquage fiscal historique».