Dans une lettre adressée au Congrès et fuitée dans les médias, un avocat de l'équipe de transition de Donald Trump a accusé samedi une agence fédérale (la General Services Administration) d'avoir transmis de façon illégale des millers de courriels aux enquêteurs de Robert Mueller.

L'accusation a poussé le porte-parole du procureur spécial chargé d'enquêter sur l'affaire russe à faire un rare commentaire hier. «Lorsque nous avons obtenu des courriels au cours de notre enquête, nous avons soit obtenu l'accord du propriétaire du compte, soit suivi la procédure pénale appropriée», a déclaré Peter Carr.

L'affaire n'est pas dénuée d'ironie. Il faut savoir que les membres de l'équipe de transition de Donald Trump échangeaient des courriels grâce à des appareils fournis par le gouvernement américain et via des adresses gouvernementales.

Les membres de l'équipe avaient en outre été informés que leurs appareils et courriels seraient remis à la justice dans le cas d'une enquête.

«C'est très triste de voir ça, mes gens en sont très fâchés», a néanmoins déclaré aux journalistes Donald Trump hier soir tout en assurant ne pas avoir l'intention de virer Robert Mueller.

Les courriels de l'équipe de transition de Donald Trump démontrent au moins une chose: contrairement aux déclarations du président et de son entourage, Michael Flynn ne faisait pas cavalier seul lorsqu'il a eu des conversations avec l'ambassadeur de Russie à Washington sur les sanctions imposées par Barack Obama en représailles à l'ingérence du Kremlin dans l'élection présidentielle. Il avait discuté de ce qu'il allait dire avec plusieurs membres de l'équipe de transition.

L'ironie de la réaction du camp Trump ne doit évidemment pas échapper à une certaine ancienne secrétaire d'État.