Plusieurs raisons ont pu pousser des jeunes clandestins à ne pas s'inscrire au programme DACA à la veille ou dans la foulée de la prise de fonction de Donald Trump. Figurent parmi celles-ci le coût relativement élevé de l'inscription (500$) et la peur de donner ses coordonnées à une agence qui, sous une nouvelle administration, pourrait ensuite s'en servir pour traquer et expulser les inscrits.

Or, le chef de cabinet de la Maison-Blanche John Kelly a trouvé une autre raison pour expliquer le phénomène : la paresse. Une raison qu'il a choisi d'exprimer à haute voix même si elle perpétue un stéréotype et dénigre gratuitement une classe d'immigrés. Je le cite :

«Il y a 690 000 inscrits au programme DACA et le président a proposé d'augmenter ce nombre à 1,8 million. La différence entre 690 000 et 1,8 million se trouve parmi les gens qui ont dit qu'ils avaient trop peur de s'inscrire ou des gens qui étaient trop paresseux pour se bouger le cul [et s'inscrire].»

Le programme DACA, créé en 2012 et menacé depuis septembre dernier, permet aux «Dreamers», ces jeunes clandestins arrivés enfants aux États-Unis avec leurs parents, d'étudier ou de travailler sans craindre d'être expulsés.

Le président propose d'ouvrir la voie à la citoyenneté à 1,8 million de «Dreamers» en échange de plusieurs mesures restrictionnistes en matière d'immigration, dont la construction d'un mur le long de la frontière sud et l'adoption de nouvelles conditions pour le regroupement familial.

John Kelly a par ailleurs indiqué que les «Dreamers» n'ayant pas d'antécédents judiciaires ne constitueraient pas une priorité pour la police de l'immigration si le Congrès ne s'entendait pas sur leur sort. Rassurant?