John Dowd, qui était jusqu'à la semaine dernière l'avocat principal de Donald Trump dans l'affaire russe, a fait miroiter aux avocats de Paul Manafort et Michael Flynn la possibilité d'une grâce présidentielle avant que leurs clients ne soient inculpés par le procureur spécial Robert Mueller, selon le New York Times.

Dans cette exclusivité, le Times révèle en outre la surprise de Dowd, exprimée en privée, quand Flynn a plaidé coupable à une accusation d'avoir menti au FBI et accepté de collaborer à l'enquête de Robert Mueller. Flynn est l'ancien conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche. Il a reconnu avoir menti sur la nature de ses contacts avec l'ancien ambassadeur de la Russie aux États-Unis avant l'investiture de Donald Trump.

Manafort, ex-directeur de campagne de Donald Trump, a pour sa part plaidé non coupable à 12 chefs d'accusation, notamment de complot contre les États-Unis, de blanchiment d'argent, d'avoir omis de se déclarer en tant qu'agents d'un pays étranger, d'avoir fait de fausses déclarations et d'avoir omis de déclarer des comptes bancaires et financiers à l'étranger.

Son associé de longue date, Rick Gates, a plaidé coupable récemment à des accusations similaires et accepté de coopérer à l'investigation de Robert Mueller.

Selon le Times, les discussions de Dowd avec les représentants de Manafort et Flynn indiquent que l'avocat du président craignait ce que les deux anciens conseillers pouvaient révéler aux enquêteurs de Robert Mueller. Les experts sont cependant divisés sur la question de savoir si une telle démarche constitue ou non une entrave à la justice.

John Dowd nie aujourd'hui avoir parlé de la possibilité d'une grâce présidentielle avec les avocats de Manafort et Flynn. Le Times dit néanmoins tenir cette information de trois sources différentes.

P.S. : Dans des documents déposés en cour hier soir, l'équipe de procureurs de Robert Mueller affirme que le FBI a découvert qu'un des partenaires d'affaires de Paul Manafort avait des liens avec les services de renseignement russes, y compris pendant la campagne présidentielle de 2016, et que Manafort et son bras droit, Rick Gates, étaient en contact avec cet homme. Selon le Washington Post, il s'agit de Konstantin Kilimnik, un ancien officier du service de renseignement de l'armée russe qui a géré le bureau de lobbying de Manafort pendant dix ans à Kiev.

Kilimnik a également servi d'intermédiaire entre Manafort et Oleg Deripaska, un oligarque russe proche de Vladimir Poutine.

Bien sûr, tous ceux qui ont lu attentivement le dossier de Christopher Steele savent cela depuis longtemps...